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Title: FROM RICHELIEU TO LE REDOUTABLE: France’s Quest for an Independent Naval Policy within a Strategy of Alliance 1940-1963
Authors: Canuel, Hugues
Royal Military College of Canada
Madsen, Chris
Keywords: France
Naval Policy
Naval Strategy
Nuclear Strategy
Second World War
Cold War
NATO
Issue Date: 29-Nov-2023
Abstract: This dissertation explores the renewal of French seapower from the fall of France during World War II through the first two decades of the Cold War. The 1940 armistice did not end the hostilities at sea for France. The Marine nationale continued fighting, divided against itself. The destruction of the means of French seapower – at the hands of the Allies, the Axis, and fratricidal confrontations in the colonies – continued unabated until the scuttling of the Vichy fleet in Toulon on 27 November 1942. And yet, just over twenty years after this dark day, President de Gaulle announced in a dramatic press conference on 14 January 1963 his intent to augment his budding nuclear deterrence force of Mirage aircraft with a sea-based component, a new class of nuclear-powered, ballistic missile-carrying submarines. Completing the rebuilding effort that followed the nadir in Toulon, these submersibles added the last vessels necessary for the Marine nationale to resume its status as a legitimate blue-water navy ready to face the complex circumstances of the Cold War in all dimensions of the maritime domain. Many authors, especially those mesmerized by the Gaullist narrative, have argued that efforts at rebuilding the Marine nationale during this period amounted to little more than another French attempt at creating a “prestige fleet” reminiscent of previous episodes of misplaced aspirations. France’s NATO allies, more particularly the United States and Great Britain, grew concerned that such ambitions prevented Paris from fulfilling its alliance commitments on the continent. The Truman and Eisenhower administrations expressed frustration when French admirals refused their subordination to local convoy escort and coastal defence duties, instead promoting their interest for carrier aviation and, eventually, submarine nuclear propulsion and ballistic missilery. Such aspirations were perceived in other capitals as detrimental to alliance effectiveness, if not outright destabilizing, particularly as the development, production and control of these strategic assets occurred outside of the allied framework. Rather than a reckless and misguided quest for vain grandeur at sea, the renaissance of French seapower was in fact shaped by a naval policy within a strategy of alliance closely adapted to the needs of a continental state with worldwide interests, from the desperate days of the Armistice to the early Cold War. Looking at this question fills a distinct void in the literature concerned with the evolution of naval affairs from World War II to the Cold War. The fall and rise of French seapower through these years is all too often dismissed as irrelevant to the gigantic struggle of the Second World War and the perilous confrontation between the Anglo-American navies and their Soviet opponent in the decades that followed. The present study draws upon extensive research through French, British, American and NATO archival holdings – including those made public most recently regarding the sensitive circumstances surrounding de Gaulle’s decision in the early 1960s to operationalize an independent deterrent in the form of a nuclear triad – to show the unique path adopted in France to rebuild a blue-water fleet in the nuclear era. This paper challenges the overly strict periodization imposed by the traditional view of French historiography. An important continuum of cooperation and bitter tensions shaped naval relations between France and the Anglo-Americans from World War II to the Cold War. The rejunevation of a fleet nearly wiped out during the hostilities was underpinned by a succession of forced compromises, in the words of one Chief of the Naval Staff, often the least bad possible as France successfully pursued an independent naval policy within a strategy of alliance. Cette dissertation explore le renouveau de la puissance maritime française depuis la chute de la France au début de la Seconde Guerre mondiale et au cours des deux premières décennies de la Guerre froide. L’armistice de 1940 n’a pas mis fin aux combats en mer pour la France. La Marine nationale a continué de combattre, divisée entre ceux qui se sont ralliés aux Forces françaises libres du général Charles de Gaulle et ceux qui ont juré serment au régime collaborationniste du maréchal Philippe Pétain. La destruction des outils de la puissance maritime française – par les Alliés, les forces de l’Axe et au cours de combats fratricides dans les colonies – a continué de façon ininterrompue jusqu’au sabordage de la flotte de Vichy à Toulon le 27 novembre 1942. Néanmoins, à peine plus de vingt ans après ce triste jour, le président de Gaulle annonçait au cours d’une conférence de presse dramatique le 14 janvier 1963 son intention de compléter sa nouvelle force de frappe équipée de bombardiers Mirage avec une composante basée en mer, à bord de sous-marins nucléaires lanceurs d’engins. Achevant l’effort herculéen de reconstruction poursuivi depuis le drame de Toulon, ces submersibles constitueraient les derniers outils nécessaires pour permettre à la Marine nationale de reprendre son titre de marine de haute-mer, dotée d’une flotte prête à faire face aux circonstances complexes de la Guerre froide dans toutes les dimensions du domaine maritime. Beaucoup d’auteurs, fascinés par la trame gaulliste, ont décrit la reconstruction de la Marine nationale durant ces années comme un autre vain essai de créer une “flotte de prestige” tout au plus. Les allies de l’OTAN, les États-Unis et la Grande-Bretagne en particulier, se sont inquiété que de tells ambitions n’empêche Paris de remplir ses obligations sur le continent européen. Les administrations Truman et Eisenhower se montrèrent toutes deux frustrées lorsque les amiraux français refusèrent d’accepter leur subordination aux rôles d’escorte de convois locaux ainsi que de défense côtière, développant plutôt leur intérêt envers les porte-avions et, éventuellement, les sous-marins à propulsion nucléaire et les missiles balistiques. De telles aspirations étaient perçues dans les autres pays comme déplacées et nuisibles à l’efficacité de l’Alliance atlantique, sinon menaçant le fragile équilibre de la Guerre froide alors que le France tentait de développer de tells moyens stratégiques en dehors du contexte allié. Plutôt qu’une futile quête de grandeur en mer, la renaissance de la puissance maritime française découlait en fait de la formulation d’une politique navale bien adaptée au sein d’une stratégie d’alliance répondant aux besoins d’un état continentale avec des intérêts mondiaux, des jours sombres de l’Armistice jusqu’aux débuts de la Guerre froide. L’étude cette question contribue à combler un vide au sein de la littérature historique dédiée à l’évolution des affaires maritimes de la Deuxième Guerre mondiale à la Guerre froide. Le phénomène du déclin et de la renaissance de la puissance maritime de la France durant ces années est trop souvent rejeté comme de peu de pertinence dans le contexte de la lutte titanesque de la Seconde Guerre mondiale et de la confrontation périlleuses entre les marines anglo-américaines et celle des Soviétiques pendant les décennies suivantes. Cette étude basée sur une recherche en profondeur au sein des archives de la France, de la Grande-Bretagne, des États-Unis et de l’OTAN – incluant celles rendues publiques très récemment quant à la décision de créer une triade nucléaire indépendante au début des années 1960 – permet d’illuminer le parcours particulier adopté en France pour reconstruire une marine de haute-mer dans le contexte de l’ère nucléaire.
URI: https://hdl.handle.net/11264/1563
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